Les mots surlignés font l'objet d'une note
1pacquet du jour dhier, mais monsieur des Adrés sen estoyt
3deià retourné à cause, comme jentens, quil avoyt eu la
4qui a esté bien malade, mais à present il se porte mieux,
6comme aussi faict madamoiselle sa femme. Il me dict
7que Margaillet lavoyt esté veoir et dict que Piedgros
8estoyt mort. Nous allons ce matin assister
9à lanniversère de feu monsieur de St-Marcel. Si je y
10entens quelque chose de nouveau, je ladjouxteray à la presente.
11Quant à monsieur le chancellier, ce bruict pourroyt
12avoir esté mys sus aussi toust pour luy i[n]citer envye que pour aultre
13chose et pour vouloir dire « voilà comme il est eslevé » ;
14et ne croy pas que le pretendu proposant leust prins
15par là. Quant à la damoyselle, vous voyés, monseigneur,
16comme les defenses sont foybles au respect de la batterie.
17Bien ay-je opinion que le frère en aura escrit de mesme à
18monsieur de Vantadour. De ma part, jen ay regret non tant
19pour le respect particulier que scavés ; car, oultre ce que
20le personage dont est question est encor bien jeune pour la
21marier, jespère quil sera si vertueulx quil en trouvera
22qui luy seront aussi à propoz, mais jen ay requis principalement
23pour l’hooneur et affection que jay porté au père, lequel sil vivoyt
24je pense que celuy que demande aujourdhuy sa fille, auroyt
25esté lu des derniers auquel il lauroyt voulu bailler,
26et comme peu il eust voulu user de son conseil que se fust
28[v] combien il desestimoyt et hayssoyt le père et combien
29il eust estimé indigne de son alliance tout ce qui depens
30diceluy ; et me semble une grand pitié et indignité
31quil faille aujourdhuy que par ces moyens exquis elle
32dict an demeurant sec et ouvertement que ses principaux
35parents et amys ne sont poinct dadvis que lon parle encor
36que sil ny prenoyt plaisir, il nen parleroyt plus,
38quil luy declaroyt quil ne scauroyt avoir agreable
39quil luy en feist faire ceste prinse aultrement que estimoyt
40que lors se veuille advantager sur son jeune eage car
41sil ne parle des grosses deues il ne sen depaisera
42jamais, mais ce pendant, il fauldroyt pour …..
43que monsieur le comte de Vantadour à qui icelle appartient
44Monseigneur, je me recommande très humblement à votre
46bonne grace et supplie Notre Seigneur quil vous done
47en parfaicte santé longue et heureuse vie. De
48Grenoble, ce XXVIIIe jour de septembre
491571.
50Votre très humble et très affectionné
51serviteur
52Bellievre
53[165] Monsieur, le president de Portes ma dict avoir parlé
54au jeune Minart qui partist de la cour il y a XIII jours
55là, quil y avoyt veu Teligny, La Noue, Briquemaut
57que nous ayons faict par deçà on ne parle en cour que de faire
59bone chaire sans quil y aye apparence quil communique
60de tous les mescontentements entre les frères dont on a parlé.
61Bien dict-il quil ny a plus ambassadeurs, ne pour le
62roy Philippe, ne pour la royne d’Angleterre, mais je
63nen croy rien car je nay jamais entendu que les
64ambassadeurs sen voysent, sinon en cas de guerre ouverte,
65mais plus tost je cuyde quilz seront en quelqu lieu
66au près.
67Monseigneur, jay gardé la presente jusques à ceste heure
68pour navoir trouvé par qui la vous envoyer. Jay rendu
69à monsieur de Bonniveau ce que venoye à luy.